Pour Michael Hajjar, l'iPad sert beaucoup à communiquer avec ses amis.
On les dit accros à Facebook, obnubilés par les vidéos virales et les jeux de toutes sortes. Au-delà des clichés, La Presse a demandé à cinq adolescents de nous ouvrir leur iPad. Pour y découvrir des jeunes allumés, inspirants pour qui la tablette est un outil de travail, une fenêtre sur le monde et un passe-temps imbattables.
DES AMIS ET DES JEUX
MICHAEL HAJJAR, 14 ANS, ÉTUDIANT AU COLLÈGE REGINA ASSUMPTA
L'iPad, pour Michael, sert beaucoup à communiquer avec ses amis. Quelques jeux y ont en outre trouvé leur place et, dans la fièvre des séries de la Coupe Stanley, les statistiques du hockey.
Comme 52 % des adolescents, selon une récente recherche américaine, l'application la plus souvent lancée sur l'iPad de Michael est Facebook. Il y compte 500 amis, qu'il connaît tous, assure-t-il. Ce groupe s'échange des nouvelles, des états d'âme et se partage photos et vidéos. « Quand je n'ai rien à faire, je regarde des vidéos. Je visite Facebook tous les jours. »
SNAPCHAT
Le principe de Snapchat est d'une simplicité aussi totale que sa popularité chez les jeunes : on prend une photo ou on tourne une courte vidéo, on lui ajoute une légende et on l'envoie à son interlocuteur. Le « Snap » disparaît en théorie après avoir été vu, à moins qu'on ne fasse une capture d'écran. « C'est plus personnel qu'avec Facebook, j'y ai une centaine d'amis », précise Michael.
CLASH OF CLANS
Michael fait partie des 100 millions de personnes qui se sont attachées à ce jeu de stratégie en temps réel, dans lequel il faut construire, défendre et développer un village fortifié. Chaque combat rend la tribu plus puissante, et des achats intégrés permettent d'accélérer le processus - ce que Michael refuse de faire. Il estime aller faire un tour dans le monde deClash of Clans « environ trois fois par jour ».
NHLL'application officielle de la Ligue nationale de hockey permet de voir résultats et statistiques en direct, de lire les nouvelles, de suivre les performances de nos joueurs préférés. Les abonnés payants ont en outre la possibilité de regarder des matches en direct. « Je suis un fan de statistiques, précise Michael. Je joue au soccer, mais je suis passionné de hockey. »
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De gauche à droite: Morgane Dackiw, Miranda Gonzalez et Bonnie Luk.
PHOTOS OLIVIER JEAN, LA PRESSE
CHANGER LE MONDE, UNE APPLI À LA FOIS
Miranda Gonzalez, Bonnie Luk et Morgane Dackiw veulent jumeler bénévoles et organismes.Elles ont 14 et 15 ans, vont à l'école privée The Study à Westmount et sont déjà prêtes à marcher sur les traces de Mark Zuckerberg.
Mais au lieu de se contenter de permettre à des étudiants d'échanger potins et photos, Miranda Gonzalez, Bonnie Luk et Morgane Dackiw ont choisi de répondre à un « problème de la communauté » : jumeler les bénévoles et les organismes qui ont besoin d'eux.
Leur application, Govo, sera offerte dans les prochains jours dans le Google Play Store, plus ouvert que l'App Store d'Apple. C'est Bonnie Luk qui est responsable de la promotion et a ouvert les comptes Instagram, Facebook, Twitter et YouTube du projet. « On peut voir la liste des "emplois" disponibles, donner nos dates de disponibilité, rechercher par lieu et compiler nos heures accumulées, explique Miranda Gonzalez, responsable du design et du plan d'affaires de l'application. On a même prévu une petite récompense, un titre d'"étoile du mois" du bénévolat. »
DÉVELOPPER L'ENTREPRENEURIAT
Les organismes qui s'inscrivent à l'application sont certifiés par les jeunes responsables, qui s'assurent également que les engagements des bénévoles soient respectés.
« Ça va augmenter le bénévolat, estime Morgane Dackiw, responsable de la programmation. Un des problèmes que nous avons constaté, c'est que le Québec a le moins de bénévoles de notre âge au Canada. »
Les trois adolescentes font partie d'un projet lancé en novembre dernier dans le cadre de l'événement Je vois Montréal, le Défi Technovation, dont le but est d'encourager des jeunes filles à développer des compétences en technologie et en entrepreneuriat. Une cinquantaine d'entre elles réparties en douze équipes à travers le Québec doivent créer leur propre projet d'affaires en développant une application mobile. Les projets seront soumis à un jury qui sélectionnera dix équipes à travers le monde qui se rendront à San Francisco pour y rencontrer des investisseurs potentiels.
BONNIE LUK, 14 ANS, OPTIONS MUSIQUE ET ÉLECTRONIQUE
Issue d'une famille « où les nouvelles sont très importantes », Bonnie s'informe avec cette application qui crée un magazine personnel à partir de milliers de médias sur le web. « Ça me permet de rester au courant dans les domaines qui m'intéressent, je lis beaucoup par exemple sur les réseaux sociaux. »
BUZZFEED
Ici, c'est davantage l'aspect ludique qu'informatif qui l'emporte dans ce mélange de nouvelles écrites et vidéos, de jeux, de sondages parfois loufoques, d'appels à tous et de chroniques.« C'est une appli très amusante, on peut faire des jeux-questionnaires, voir des vidéos. C'est très bien fait et ce sont les employés de BuzzFeed qui rédigent le contenu. »
DROPBOX
Ce n'est pas l'appli la plus folichonne mais elle est « incroyablement pratique », dit Bonnie. Ce service de stockage en ligne a une capacité de 2,75 Go, des documents qu'on peut récupérer n'importe où « et qu'on peut partager avec des amis ou d'un ordinateur à l'autre ».
EVERNOTE
Ce logiciel de traitement de texte est « une façon géniale de prendre des notes en classe », dit Bonnie. « C'est comme Pages mais en plus pratique. Mon père l'utilise, il me l'a transmis. »
MORGANE DACKIW, 15 ANS, OPTIONS SCIENCES AVANCÉES, ÉLECTRONIQUES, ARTS PLASTIQUES ET MUSIQUE
« Plus visuel », Morgane préfère Instagram à Facebook. Ce réseau social permet de partager photos et vidéos avec ses amis et abonnés, et c'est justement ce que font les trois jeunes filles pour faire connaître leur application, Govo. « Tous les jeunes de notre âge sont sur Instagram », dit-elle.
GOOGLE DOCS
Cette appli permet essentiellement à plusieurs personnes de travailler, en même temps ou une après l'autre, sur des documents partagés. « Je l'utilise beaucoup pour des projets d'équipe. C'est super bien, chacune y met ses ajouts, on travaille vraiment en groupe. »
FACETIME
C'est l'équivalent du téléphone cellulaire, quand on est en 2015 et qu'on dispose du WiFi un peu partout. « Je l'utilise chaque soir avec mes amies, pour les devoirs, pour les questions, pour jaser, pour tout. Au lieu d'appeler ou de texter, on utilise Facebook. »
123D CATCH
Bon, il faut disposer d'une imprimante 3D pour connaître cette application. Et les élèves de The Study en ont justement une au laboratoire de l'établissement, qu'elles utilisaient pour reproduire le visage de leur enseignante au moment de notre passage. En résumé, « on prend des photos à 360 degrés et on les envoie à l'imprimante. C'est très facile à utiliser. » Et follement amusant.
MIRANDA GONZALEZ, 15 ANS, OPTIONS ARTS PLASTIQUES, ÉLECTRONIQUES ET SCIENCES
KHAN ACADEMY
C'est le YouTube des élèves studieux, dans lequel on trouve des milliers de vidéos didactiques classées par matière. « Je l'aime beaucoup, on y retrouve des vidéos de maths, de biologie, de chimie, de beaucoup de choses qu'on n'a pas bien comprises en classe. »
NETFLIX
Non, ce n'est pas pour étudier que Miranda utilise ce service de vidéo sur demande.... « Il y a beaucoup, beaucoup de films, et la plupart de mes amies l'utilisent », indique-t-elle. Sa catégorie préférée ? « Les romances », dit-elle en rougissant un peu.
TED
Comme le dit la maxime de TED, « les idées valent la peine d'être diffusées ». Et c'est ce que fait l'application, avec des milliers de discours et de présentations qui se veulent inspirants. « C'est comme regarder la télé mais pour y voir des choses qui sont 100 % vraies », estime Miranda.
PAGES
Cette application de traitement de texte, Miranda l'utilise beaucoup pour prendre des notes et faire migrer ses documents entre son iPad et son ordinateur. « Si votre prof vous envoie un courriel, vous pouvez simplement l'intégrer à un document en faisant du copier-coller. »
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Lou Savard
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
ATTENTION, IPAD AU TRAVAIL
LOU SAVARD, 13 ANS, ÉTUDIANT AU COLLÈGE JEAN-EUDES, OPTION MUSIQUE
En 2012, le Collège Jean-Eudes est devenu le premier collège privé au Québec à rendre l'iPad obligatoire pour une partie de ses élèves. Rien pour déplaire à Lou Savard, qui a peiné à trouver « seulement » quatre applications à présenter. « Elles sont vraiment toutes intéressantes ! », explique-t-il.
CALENDRIER
On est loin ici de la feuille d'horaire de cours annotée qu'on cherche à tout bout de champ. L'appli Calendrier, intégrée au système de base de tout iPad, permet à Lou de gérer sa semaine en un coup d'oeil. « Les examens sont couleur orange, je l'utilise pour mettre mes devoirs, l'horaire des cours. Avant, j'avais un agenda papier, ça m'a pris du temps à m'habituer à ce calendrier électronique. »
IFILES
Cette application permet d'organiser et de partager des fichiers entre élèves et professeurs. Le contenu ici est organisé en dossiers, un pour chaque professeur, dans lequel on clique pour ouvrir des documents de tous les formats. « Tous les profs l'utilisent, ils y mettent leur contenu, explique Lou. On peut transférer les documents : parfois, quand on a un document qu'il faut envoyer à notre professeur, c'est là qu'on le dépose. »
YOUTUBE
Mordu de musique, particulièrement de guitare, il utilise YouTube pour écouter et voir à l'oeuvre des guitaristes inspirants. Et aussi pour quelques projets scientifiques, dont une très amusante voiture miniature propulsée par... une trappe à souris. « Et je regarde des vidéos pour le fun, bien sûr. »
MESSENGER
Ce nouvel ajout à Facebook, qui permet d'échanger des messages instantanés entre amis, est son mode de communication préféré. « Je l'utilise plus que le téléphone pour parler à mes amis, indique-t-il. C'est plus facile. On peut aussi se créer des groupes, échanger rapidement. »